Le 13 octobre dernier, les syndicats de France et d'Europe se sont mobilisés contre l'austérité, pour les salaires et l'égalité femmes-hommes. Des sujets majeurs que les entreprises et l'État doivent prendre en considération rapidement afin de réduire la fracture sociale qui gangrène notre société. Fidèle à ses convictions, la CFE-CGC fait des propositions concrètes pour réduire ces inégalités et soutenir la place des femmes dans le monde du travail.  

 

Inégalités femmes-hommes : le long chemin qu'il reste encore à parcourir

 

L'ONG Oxfaam publie chaque année son baromètre des inégalités entre les femmes et les hommes. Lors de la dernière édition, les constats restaient encore préoccupants : 

  • Les hommes sont rémunérés en moyenne 28,5 % de plus que les femmes. A compétences égales, les hommes gagnent 9 % de plus que leurs homologues féminines. 
  • 76 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.
  • Les femmes sont majoritaires dans les métiers peu valorisés. Elles représentent 91 % des aides-soigantes, 95 % des assistantes maternelles…

Parmi les leviers proposés pour lutter contre ces inégalités, les entreprises doivent remettre en question une organisation et un modèle solidement ancrés, en remettant en question les temps partiel subi et les CDD qui concernent les femmes en grande majorité. 

 

Égalité femmes-hommes : les bonnes pratiques des entreprises qui ont tout compris

Alors que nous pointons du doigt régulièrement ce qui dysfonctionne au sein des entreprises, nous souhaitions partager avec vous les bonnes pratiques mises en place par le Groupe La Poste qui travaille depuis longtemps à l'égalité femmes-hommes au sein du groupe et qui compte 200 000 collaborateurs. 

À retenir : 

  • 52 % des collaborateurs sont des femmes
  • 52 % des cadres sont des femmes
  • l'écart de salaires est de 0,2 % en faveur des femmes

Évidemment, cette situation n'est pas apparue du jour au lendemain. Pour parvenir à cette égalité entre les femmes et les hommes, on notera : 

  • une volonté ferme de rechercher systématiquement, et pour tous les postes, des candidates ;
  • De ne pas considérer le temps partiel et les congés maternité ou parentaux comme des freins aux évolutions de carrière ;
  • de proposer le télétravail complet aux femmes enceintes, ou de leur proposer des postes adaptés à la grossesse ;
  • la formation des managers sur ces sujets.

 

Les exemples comme celui-ci existent et nous souhaitons les mettre en valeur, pour montrer que les choses peuvent changer. Elles le doivent. Et les élus CFE-CGC mettent tout en œuvre pour parvenir enfin à cette égalité femmes-hommes dans les entreprises où le syndicat est présent.  

 

Vie pro/vie perso : le difficile équilibre à trouver pour les femmes cadres 

Dans son étude publiée le 8  mars 2023, l'Apec a interrogé hommes et femmes sur l'équilibre vie pro/vie perso. Sans surprise, les femmes ressentent plus fortement des difficultés à trouver et maintenir cet équilibre. Les difficultés s'accroissent lorsque les femmes ont un poste de manager. Au-delà des constats, l'Apec a également interrogé les répondants sur les changements à apporter dans les entreprises pour permettre un réel équilibre : les priorités mentionnées sont le salaire et la mentalité des managers. Des demandes qui incitent la CFE-CGC à proposer des actions concrètes de répartition des charges de travail, de temps partiel et de réévaluation des salaires. 

Revaloriser le salaire des femmes 

La CFE-CGC s'engage depuis de nombreuses années pour un partage plus juste de la richesse produite par le travail de chacun. Aujourd'hui, nous demandons une revalorisation du SMIC et une augmentation des politiques salariales dans toutes les branches, les entreprises et la Fonction publique. Les entreprises doivent ouvrir des négociations pour remettre la question des salaires au centre de la table. Et les femmes doivent être les premières servies. Comme pour le climat, l'heure des discours est révolue. Le salaire moyen des femmes est de 20,3 % inférieur à celui des hommes, soit un manque à gagner de 429 euros mensuel en moyenne. Il faut donc agir, maintenant et vite. Car la réduction des écarts de rémunérations est le premier pas, indispensable, à faire pour atteindre l'égalité femmes-hommes. 

Lutter et agir contre les violences sexistes et sexuelles

Longtemps passées sous silence, les violences faites aux femmes, qu'elles soient sexistes ou sexuelles, doivent disparaître de l'entreprise. Ces violences sont une manifestation directe de l'inégalité femmes-hommes. Pour parvenir à rétablir l'équilibre, la CFE-CGC a proposé, avec d'autres représentations syndicales, des mesures concrètes et rapidement applicables dans les entreprises et dans la Fonction publique :
- Poursuivre les actions de prévention et les rendre obligatoires dans chaque entreprise, sous peine de sanctions pour les employeurs.
- Mettre en place des formations pour les managers, RH et représentants du personnel pour leur donner les moyens de repérer et lutter contre ces violences.
- Sensibiliser une fois par an les collaborateurs de l'entreprise afin d'agir contre les stéréotypes, promouvoir l'égalité femme-homme et réduire les stéréotypes et les discrimination ;
- Sécuriser l'emploi et la carrière des victimes de violence.

Pour lire la tribune de Mireille Dispot, secrétaire nationale CFE-CGC à l'égalité des chances, c'est ici !